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Phytos Le plan d’action est lancé

Ça y est, le dispositif des certificats d’économie de produits phyto est en marche ! Les pratiques et les innovations servant cet objectif sont appelées à se multiplier. Aux agriculteurs de se les approprier pour garantir sa réussite.

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Le 28 août, le décret relatif à la mise en œuvre du dispositif expérimental de certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) a été publié. Explications.

1 Quel est le but des CEPP ?

L’expérimentation tend à réduire l’utilisation, les risques et les impacts des produits phytosanitaires. Les coopératives et négoces ont cinq ans pour se mobiliser et surtout agir : en 2021, chaque distributeur devra atteindre, en nombre de certificats, 20 % de la moyenne (en enlevant la plus forte et la plus faible valeur) de ses ventes de phytos entre 2011 et 2015 (lire encadré). Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture de l’Inra, insiste : « Il ne s’agit pas d’un objectif de baisse des ventes, mais bien d’un nombre de certificats à atteindre ! » Avant la fin de l’année, le ministère de l’Agriculture communiquera à chaque distributeur le nombre de certificats visé.

2 Comment atteindre le nombre de certificats visé ?

Les coops et négoces doivent mettre en place des actions visant la réduction de l’usage et des impacts de phytos, parmi celles déjà validées par la commission indépendante d’évaluation des fiches actions (lire encadré). Ces actions ouvrent droit à un certain nombre de certificats précisé dans chaque fiche action selon son effet sur la réduction d’usage et d’impact, son potentiel de déploiement, sa facilité de mise en œuvre et son bilan. Toutes ces actions n’ont donc pas la même valeur…

L’utilisation du filet Alt’Carpo donne droit, par exemple, à deux certificats par hectare concerné. Autres exemples, un certificat est octroyé par lot de trichogrammes vendu, et 0,15 certificat est validé par hectare qui profite d’un outil d’aide à la décision pour optimiser les traitements fongicides sur les maladies du feuillage du blé tendre (Farmstar, Septo-lis, Tameo, Atlas).

De nouvelles fiches actions seront régulièrement publiées, après validation par la commission des propositions qu’elle reçoit.

En effet, tout le monde peut proposer des fiches actions : firmes phyto, semenciers, entreprises de biocontrôle, d’agro­équipement, chambres d’agriculture, instituts techniques… et bien entendu les coops et négoces. Une vraie démarche participative.

Ces actions peuvent être des produits (variété peu sensible), des services (outil d’aide à la décision pour les traitements), des formations, des conseils… Il faut juste pouvoir justifier et prouver la réalisation de l’action (facture ou attestation sur l’honneur du bénéficiaire, donc de l’agriculteur).

Charge donc aux opérateurs de faire preuve d’ingéniosité et d’innovation pour développer de nouveaux services et produits, et accompagner les agriculteurs.

3 Et si l’objectif n’est pas rempli ?

Si, au 31 décembre 2021, le distributeur n’a pas atteint son objectif, il devra payer une pénalité fixée à 5 € par certificat manquant. Mais le but est bien que tous les distributeurs remplissent leurs objectifs Pour cela, il faut s’assurer qu’ils en ont effectivement les moyens. D’où l’importance d’être force de proposition en termes de fiches actions.

4 Quelles sont les conséquences pour les agriculteurs ?

Ils seront les premiers acteurs et témoins de ce changement déjà amorcé où la technique est revenue au centre des préoccupations. Ce dispositif devrait accélérer l’arrivée de nouveaux produits et services. Cette dernière permettra aussi de développer l’accompagnement vers de nouvelles pratiques à travers le conseil et la formation, certaines techniques prenant du temps pour être adoptées. L’investissement dans du matériel et/ou des équipements d’agriculture de précision s’anticipe également, d’où l’importance de profiter de ces cinq prochaines années pour y réfléchir. La réceptivité des agriculteurs à ces actions sera le gage de la réussite de ce dispositif des certificats d’économie de produits phyto.

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